• mai15_FP

    Dans  la propagande libérale, des boucs émissaires de la Crise reviennent de façon récurrente. Au hit parade du social  bashing, les fonctionnaires arrivent en tête. Tout y passe : leur sécurité de l’emploi, leur nombre,  leur retraite…  Dès ses premiers meetings,  le Sarkozy nouveau a relancé les hostilités en s’attaquant à leur statut, dans des rassemblements d'ovidés sous hypnose devant sa tête d'enfant malade qui s'essaye à un rictus fiévreux. Il propose des  CDD de cinq ans pour les fonctionnaires : un quinquennat en quelque sorte. Pourquoi pas de l’Intérim ? Une agence nationale d’intérim gérant les postes à la semaine, voire au jour le jour ? Aujourd’hui, en Seine Saint de Denis, c’est l’agence pour l’emploi qui recrute des professeurs d’école sans aucune formation pédagogique et une anesthésiste recrutée en CDD par la maternité d’Orhez a été incarcérée à la suite du décès d’une patiente. On mesure ce que deviendra le service public soumis à la rentabilité financière. L’anesthésiste avait une alcoolémie de 2,4 gr/litre et donc était en état d’ébriété lors de l’accouchement par césarienne. Elle est décrite comme une mercenaire médicale belge qui a multiplié les CDD un peu de partout. Cette maternité est sous la menace d’une fermeture faute de moyens. Nous assistons au démantèlement progressif des services de  proximité, en même temps que celui de la fonction publique. Concernant la Belgique, il faut ouvrir une parenthèse et rappeler qu’il n’y a pas de numerus clausus dans les études médicales et cela attire des étudiants français de familles aisées. Le manque de médecins et le recours à des médecins étrangers en milieu hospitalier en France serait le résultat d’une politique de contrôle du nombre des étudiants en médecine qui passent un examen à numérus clausus en première année à l’issue duquel  le dernier reçu a 14 de moyenne, alors qu’en Belgique le porte-monnaie des parents et un petit 10 suffisent. Le recours à des médecins étrangers permet de leur verser des salaires plus bas dans le cadre de CDD.  

    Les ultralibéraux ont remis le énième couvert sur les avantages des agents de la fonction publique en toute mauvaise foi, en diffusant des mensonges par omissions et amalgames. Ces parangons de l’anti-fiscalité et de l’ultralibéralisme sont le plus souvent des cadres supérieurs, des journalistes trop bien payés, des experts autoproclamés au service de lobbies, des profiteurs qui veulent faire oublier leurs propres privilèges exorbitants à l’ensemble des salariés du secteur privé. Alors ils désignent aux petits salariés et aux chômeurs l’ennemi tout trouvé : le fonctionnaire. Ils essaient de faire oublier qu’au sein des entreprises, y compris de presse, les cadres supérieurs et leur direction ont la possibilité de partir à la retraite plus tôt que les autres par des petits arrangements avec les directions et le recours à des formations après 57 ans pour des reconversions qui leur permettront de compléter leurs retraites par une nouvelle activité, de s’enrichir davantage. En ce qui concerne les salaires, ils veulent faire oublier leurs primes, leurs treizième, quatorzième mois... leur intéressement au chiffre d’affaires. Il est évident que le fonctionnaire est un bouc émissaire facile, plus facile que les actionnaires dont les dividendes ne cessent d’augmenter.  Tous ces profiteurs ont trouvé des porte-voix au sein des élus parmi ces députés et sénateurs qui se sont octroyé des salaires, primes, autres largesses et conditions de retraites scandaleuses. Par ailleurs, est-ce qu’un journal publiera un jour les conditions de départ à la retraite des journalistes en place et autres rédacteurs en CDI, alors que de jeunes journalistes restent pigistes ou ne signent que des CDD de courtes durées, vivant comme des intermittents du spectacle? Est-ce qu’un jour, sera publiée la liste de tous ceux qui profitent de subventions et stigmatisent les dépenses liées à la fonction publique ?

    Salariés du Privé et du public, ne se trompons pas de cible et de combat. La remise en cause du statut des fonctionnaires est le corollaire de la remise en cause du CDI et des 35 heures dans le secteur privé. Tout est fait pour plonger tous les salariés dans la précarité. C’est le but d’ une manipulation de la droite ultralibérale qui veut faire payer au peuple la crise et l’enrichissement des plus riches. Diviser pour régner ! On connaît la devise. Et par ailleurs l’union des Ultralibéraux  du capitalisme, de la presse et de la politique fait leur force avec la complicité active de certaines officines d’étude et de réflexion (comme l’Ifrap, prétendu Think tank de la société civile) qui ne sont que des émanations des lobbies financiers   

    Le plus cynique et le plus intolérable, c’est que des politiques veulent se servir du chômage et de la crise pour brader des domaines de la fonction publique aux investisseurs. C’est le cas notamment pour les transports, la santé… Seuls le maintien de l’ordre, la justice et l’éducation nationale seraient préservées. Toutefois, il s’agit là encore d’un mensonge pour ne pas affoler le quidam et se préserver des partisans parmi les policiers et les enseignants. La diminution du nombre des fonctionnaires et des moyens ouvriront des perspectives aux agences privées de sécurité et au établissement scolaires privés. Par ailleurs, il se pourrait aussi que, selon le modèle américain, les prisons passent dans le secteur privé. Les  appétits des compagnies d’assurance privées mettent en péril notre système de sécurité sociale et de caisses de retraite. C’est valable pour tout ce qui touche à la santé.

    La défense du service public est essentielle pour préserver le modèle social français. Pour défendre le service public, il faut défendre le statut des fonctionnaires. Le combat est le même pour la grande majorité des salariés qu’ils soient dans le secteur privé ou dans le secteur public. Ils ne doivent pas se laisser diviser mais plutôt œuvrer pour que les avantages des uns profitent aux autres, plutôt que se laisser engloutir dans une spirale ultralibérale antisociale d’une propagande qui défend les intérêts des plus riches. Il faut lutter contre tous les projets qui installent la précarité des salariés. Les propagandistes de l’ultralibéralisme ne parlent jamais de l’humain, sauf pour monter les uns contre les autres. Cela devrait tous nous interpeler.

     Fucone

    Pour ceux qui parlent des fonctionnaires sans les connaître ou attaquent délibérément leur statut pour servir la propagande ultralibérale, nous proposons la lecture d’un livre qui tente de répondre à toutes les questions : En finir avec les idées fausses sur les fonctionnaires et la fonction publique, écrit par Bernadette Groison.

    Présentation du livre :

    "Plus la crise économique et sociale se prolonge, plus les discours divisant les citoyens se multiplient. Alors que la croissance est en panne, que l'on parle beaucoup du déficit public, on entend dire que ce serait « la faute des fonctionnaires ». Les agents de la fonction publique de l'État (et particulièrement les enseignants et les personnels de l'éducation), ceux des collectivités territoriales et des hôpitaux, qui représentent au total plus de 5 millions de personnes en France, seraient « trop nombreux », « pas assez efficaces ». Ils seraient « mieux payés que les salariés du privé », « préservés de la précarité » et « privilégiés grâce la garantie de l'emploi » dont ils bénéficient. L'État et les collectivités qui les emploient seraient un « millefeuille indigeste responsable du gaspillage des deniers publics ».

    Comment stopper la propagation de ces poncifs aussi inexacts que nocifs ? Qui sait ce qu’est un fonctionnaire ? Que sait-on des agents précaires ? Comment et combien sont-ils payés ? Où travaillent-ils ? Comment sont-ils recrutés ? Services publics, fonction publique, n’est-ce pas un peu la même chose ? Qui sait qu’un fonctionnaire sur cinq n’a pas la sécurité de l’emploi, que l’on peut travailler dans la fonction publique et vivre en-dessous du seuil de pauvreté, qu’au même niveau d’études, un professeur gagne 30 % de salaires en moins qu’un ingénieur dans le privé… et que la société a besoin de l’investissement public pour préparer un avenir du bien vivre pour tous…" 

    Bernadette Groison a écrit ce livre pour répondre à 83 questions de ce type, "fournir une réponse argumentée aux campagnes de dénigrement des fonctionnaires, au « fonctionnaire bashing » et pour rétablir des vérités - sans complaisance et sans masquer les réalités, en s'appuyant sur des sources précises et fiables. Car si l’on tient à la fonction publique, il faut savoir l’expliquer telle qu’elle est, parler des fonctionnaires tels qu’ils sont."

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  • laicite-republique

    L’assassinat barbare d’Hervé Gourdel n’échappe pas à la polémique entre angélisme, mauvaise foi et xénophobie. Si la xénophobie peut pousser des jeunes Français musulmans vers le djihadisme, le djihadisme alimente à rebours la xénophobie.  Bien sûr les Français musulmans n’ont pas à s’excuser et ne doivent pas être stigmatisés. Bien sûr Hervé Gourdel n’est pas le seul martyr, victime de bandes de Barbares. Nous sommes d’accord sur ces deux points. Toutefois, il n’est pas interdit de dire que tout le coran n’est pas un message de paix et, lorsque des assassins massacrent au nom d’Allah, tous les Musulmans sont concernés, comme tous les Catholiques, tous les Juifs et plus généralement tous les croyants devraient se sentir concerner si l’on tue au nom de leur dieu ou de leurs écritures saintes. Alors, c’est bien que des Musulmans aient pris position et s’ils l’ont fait, ce n’est pas en tant qu’Arabes mais en tant que Musulmans dans le cadre des différentes nations auxquelles ils appartiennent, dont la France. Les Français musulmans ne sont pas les seuls concernés par la barbarie des Djihadistes et les chrétiens ne sont pas les seules victimes. Par contre, les mots « djihad »  et « sharia » font partie du lexique islamiste et doivent être clarifiés.

    Les mots sont des armes redoutables lorsqu’ils sont utilisés pour tuer. Par ailleurs, ils sont signe d’une manipulation lorsque l’on constate, dans la bouche des politiques et des journalistes, des glissements sémantiques. Il faut appeler un chat un chat. Les assassins d’Hervé Gourdel ne sont pas des « combattants » mais des barbares qui ont démontré leur lâcheté en capturant et en trucidant une victime sans défense. Le mot « décapitation » est un euphémisme lorsqu’il s’agit d’un égorgement au couteau, un supplice insupportable qui ravale la victime à l’espèce animale. Hervé Gourdel a été égorgé comme un mouton. Il n’a pas été guillotiné. Il ne s’agit pas d’une « exécution » mais d’un « assassinat atroce».

    Les djihadistes de Daesh sont des assassins. Nous avons trouvé l’étymologie de ce mot qui renverrait notamment à une secte musulmane et au XIème siècle.

    L’origine du mot « assassin » vient du nom persan ¥ašišiywn qui désignait les membres d’une secte militante musulmane, également nommée Nizârites, particulièrement active au XIe siècle en Perse et qui assassinait publiquement ses opposants. Leur chef charismatique était Hassan ibn al-Sabbah. L’origine de leur nom est disputée. Fréquemment mentionnée, une autre proposition dit que ce terme proviendrait de l’arabe ¥ašÄšÄ«n (« les gens qui fument le haschisch, ou cannabis »). Le haschisch était une des drogues qu’Hassan ibn al-Sabbah aurait utilisées pour conditionner ses disciples. Il enivrait avec cette plante certains de ses affidés, leur promettait que, s’ils mouraient pour son service, ils obtiendraient les félicités dont ils venaient de prendre un avant-goût, avant de leur désigner ceux qu’il voulait frapper. À noter qu’en Perse un mot a la même signification. Cependant il n’est pas certain que cette pratique existât. Certains ont aussi proposé que ce terme provienne plutôt du nom de leur chef, Hassan. D'autres ont suggéré que le terme dérive du berbère iassassen qui signifie « ceux qui surveillent », ceux qui sont fidèles au Asās (« Gardien » en berbère), au fondement de la foi. Ce serait le nom qu'Hassan ibn al-Sabbah utilisait pour désigner ses disciples. Au XIIIe siècle, le mot passa en italien sous la forme assassino pour désigner un chef musulman combattant les chrétiens, et puis un tueur à gages. Au XVIe siècle, le mot passa en français avec ce sens pour désigner toute personne payée afin de commettre un meurtre. [ Wikipédia ]

    Les mots disent les choses, leur histoire ne se sépare pas de celle des hommes. Le mot « assassins » renvoie les djihadistes au XIème siècle et en fait des barbares vieux de dix siècles.

    J’ai enlevé les pantoufles et je sors du confort moral d’un humanisme aveugle. Cette note n’engage que moi. A chaque croyant, quel qu’il soit, de ne pas accepter que sa religion soit l’opium ou le hachisch du peuple. A chacun de faire qu’elle ne dicte pas à tous des préceptes de vie insupportables. A chacun de faire de la tolérance et du respect de l’humanité tout entière le fond théologique des pratiques religieuses.

    Les massacres et tous les actes barbares commis ne doivent certainement pas empêcher de se poser des questions sur les réalités politiques et économiques qui réunissent les conditions de la prospérité des réseaux djihadistes. Comment l’Etat islamique a-t-il pu s’installer et vendre des barils de pétrole ? Quels sont les pays qui ont laissé faire et profiter de ce pétrole à bas coût ?  Qui a soutenu et financé les bandes de djihadistes ? Quels sont les pays qui soumettent des peuples à leurs intérêts économiques et complotent avec les conséquences tragiques que nous connaissons ?

    Au-delà d’une enquête historique et politique pour chercher les causes et les responsabilités, il faut aussi se tourner vers l’avenir et ne pas renouveler les errements passés. Chaque religion ne va pas reproduire éternellement les tragédies du passé, dans un esprit de vengeance sanguinaire.  D’aucuns veulent et n’attendent que cela. Les croisades remontent au Moyen-âge. Les invasions barbaresques sont aussi anciennes. Il est temps que toutes les religions entrent dans le XXIème siècle et concourent à la marche de l’Humanité, au lieu d’en contrarier le cours par des pogroms et des génocides.

    L’innocence n’oblige pas à garder le silence lorsque l’on est concerné. Chacun peut s’interroger mais les croyants davantage que les autres, lorsque, parmi eux, des fanatiques et des manipulateurs font du prosélytisme en incitant à la haine et au meurtre. Comment faire admettre la laïcité à des croyants contrôlés par des guides religieux autoproclamés qui les poussent au communautarisme religieux ? N’est-ce pas aux Musulmans de répondre ? Quelle place doit tenir la religion dans une république laïque ? La loi de 1905 a déjà répondu à cette question : Le principe de laïcité, qui exprime les valeurs de respect, de dialogue et de tolérance, est au cœur de l’identité républicaine de la France où tous les citoyens ont à vivre ensemble.

    Comment se prémunir des appels à la haine d’où qu’ils viennent ? Comment endiguer les dérives sectaires des religions ? Des questions auxquelles il faudra répondre concrètement si l’on veut stopper la radicalisation religieuse. Si tout est écrit pour des religions du livre, c’est que ces religions ont perdu de vue qu’il est écrit que leur dieu créa l’humanité mais pas que leurs futurs adeptes seraient les seules créatures ayant le droit de vivre. Par ailleurs, ce ne sont pas Dieu, Allah ou Yahvé qui ont inventé les religions mais s’ils en sont à l’origine. Ainsi, les religions sont apparues bien longtemps après l’humanité et les hommes se sont inventés d’autres dieux dont celui de l’argent et du pétrole.

    Face à la montée de l’intolérance et de la barbarie, on ne peut plus rester dans des postures idéologiques et un laxisme sémantique. Il faut prendre en compte la révolte, les peurs et l’exploitation qui en est faite. Ce n’est pas en jouant  le moraliste pur et dur que l’on lutte contre la xénophobie et le rejet de l’autre. A ceux qui gardent les mains pures, on peut dire selon la formule célèbre de Charles Péguy contre la morale kantienne : ils ont les mains pures, mais ils n’ont pas de mains. Ils sont incapables de penser l’action morale concrète et ramène tout à leur prisme idéologique qui refuse la réalité des problèmes. Lutter contre le racisme et la xénophobie demande un engagement de toutes et de tous, étant pris en compte que l’angélisme ne fait que renforcer la diablerie.

    Il existe un concept moral républicain qui est le civisme : le respect du citoyen pour la collectivité dans laquelle il vit et de ses conventions, dont notamment sa loi. Ce seul concept devrait inspirer le vivre ensemble et il renvoie à ceux de «civiliser» et de « civilisation ». Les incivilités sont souvent les prémices de la barbarie. La citoyenneté ne dispense pas des devoirs civiques, en ne donnant que des droits. La liberté des cultes ne donne pas le droit de s’affranchir des devoirs civiques et n’a plus de sens si cette liberté favorise l’hégémonie d’une religion qui s’affiche contre la république et veut contraindre à sa religiosité par une seule devise : « Sans moi, point de salut ! ». La liberté religieuse s’arrête où commence la liberté de tous les citoyens. Seule la laïcité républicaine garantit les droits de tous sans distinction de sexe, de race et de religion. Aucune religion ne doit lui porter atteinte.

    Des écritures religieuses anciennes ne peuvent régir les rapports humains aujourd’hui. Elles devraient faire l’objet d’exégèses critiques et ne conserver que cette grande bonté divine dont se disent messagères toutes les religions. Il n’est pas inconcevable de demander une clarification théologique du Djihad et de la Shariah. En Allemagne, des intégristes jouent les provocateurs en menant des actions dans la rue comme le font les sectes. En Belgique, d’autres ont poussé cette provocation jusqu’à revêtir des sweet-shirts  avec l’inscription « Police de la Shariah ». Il n’est pas inconcevable de dénoncer toute ambigüité et tout prosélytisme agressif, à fortiori, tout appel au meurtre des non-Musulmans. Il n’est pas inconcevable de demander le respect de la laïcité dans une république face à des comportements sectaires. Il n’est pas inconcevable que les Français musulmans s’engagent comme citoyens contre des djihadistes barbares et concourent à la clarification des préceptes religieux qui les concernent en premier chef. Il n’est pas inconcevable que la loi s’en mêle lorsque des préceptes sont compris comme des appels au meurtre.

    Il ne faut pas attendre que les tragédies se produisent ; il vaut toujours mieux tout faire pour qu’elles n’arrivent pas. Nous l’avons vu en Irak et en Syrie, avec  la formation d’un pseudo Etat, « islamisateur » et criminel. Il ne faut pas attendre que la xénophobie et l’islamisme sectaire montent de concert en France pour en arriver à une fracture sociale voulue par tous les extrémistes religieux et de droite. Tout démocrate, de quelque confession qu’il soit, doit s’opposer au totalitarisme au nom d'une vision erronée de Dieu, à la barbarie, à l’esprit fanatique de domination, à la négation du droit au libre-arbitre et du vivre ensemble, à l’interdiction de toute pensée critique… à tous les projets de dictatures religieuses et politiques.

    Que les Français musulmans prennent leur part dans l’action pour la cohésion sociale reste souhaitable et si c’est ce qu’on leur demande, il s’agit de solidarité et de rien d’autre. Il faut toutefois comprendre que la solidarité et la cohésion ne peuvent avoir comme cadre que la laïcité dans la vie publique. Beaucoup l’ont compris mais ce ne sont pas les plus visibles. Il est donc important qu’ils se manifestent, notamment lorsque l’occasion se présente de façon aussi tragique que des assassinats par égorgements. « Pas en notre nom ! » est un slogan court mais significatif et nécessaire. Sans doute mérite-t-il un développement théologique qui explique la « shariah » et rejette le djihadisme terroriste du champ religieux pour le remettre à sa place : la barbarie.

    Alors les faux débats sont stériles et ne font qu’empêcher tout progrès, lorsque les victimisations des uns et des autres sont opposées. L’islamophobie ne peut être l’alibi de l’islamisme barbare et l’Islam de paix ne peut pas rester spectateur de l’Islam de guerre. Le Français musulman devrait, pour d’aucuns, se taire en tant que Musulman et se montrer solidaire en tant que Français, dans une attitude schizophrène, sous prétexte que sa religion le renvoie au communautarisme et à une forme d’excuse d’être musulman. Si cette position peut paraître sensée, elle peut apparaître aussi comme hypocrite ou fuyante. Dans une démocratie, chacun doit prendre ses responsabilités pour que l’action soit commune. Il reste évident que si tous les Français avaient la même religion ou n’en avaient aucune, aucune nécessité particulière ne serait apparue dans le devoir de dénoncer une barbarie commise au nom d’un dogme religieux. Il ne s’agit pas de s’excuser pour un acte commis par des bandes d’assassins mais de le dénoncer fortement et de le dénoncer plus fortement au nom de l’Oumma et de l’Islam auquel ces Barbares se réfèrent. Il s’agit de dénoncer les provocations des intégristes barbus qui, au nom de la tolérance et de leur citoyenneté, veulent appliquer la Shariah dans des pays laïcs et sont aussi responsables de la montée de la xénophobie et du racisme que les groupuscules d’extrême-droit dont ils adoptent les méthodes. Les voix de la grande majorité des Musulmans doivent être plus fortes que celles des djihadistes et des islamophobes.

    Les composantes du Front de gauche ne se sont jamais montrées naïves sur les causes historiques et profondes de l’évolution des conflits internationaux et de la société française. Les prises de position ne doivent pas être interprétées comme du laxisme vis-à-vis d’ennemis intérieurs, comme la droite et l’extrême-droite veulent le faire croire. Toutefois, la lutte contre l’islamophobie a besoin d’un soutien audible de la majorité des Français musulmans et, plus généralement, de toutes les populations musulmanes dont certaines sont les premières victimes de l’obscurantisme et de la barbarie. Il est important de le souligner. La lutte contre le terrorisme djihadiste n’exonère pas les xénophobes, les racistes, les grandes puissances occidentales, le capitalisme international, les dictatures et les marchands d’armes de leurs grandes responsabilités dans tous les conflits qui ont surgi. Elle est par contre nécessaire pour faire vivre la démocratie. L’identité nationale n’a pas de sens, sans cohésion sociale. Les religions ont démontré, dans le passé et malheureusement aujourd’hui encore, qu’elles n’étaient pas des facteurs de cohésion, sans revenir sur leur Histoire et leurs guerres. C’est aux croyants d’aujourd’hui de ne pas œuvrer contre cette cohésion garante de la paix sociale. Il ne s’agit pas de réunir des gens dans une communauté de pensée unique, politique ou religieuse, mais qu’ils vivent ensemble dans une communauté de destin, avec le respect de l’autre. Nous sommes persuadés que la grande majorité des croyants de toutes les confessions est concernée par la cohésion sociale. Raison de plus pour l’affirmer haut et fort en défendant la laïcité.

    Pidone

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  • notinmyname1

    Les terroristes fanatiques de L’Etat Islamique de l’Irak et du Levant (ISIS ou Daesh… ou beurk) menacent la France directement et un premier otage français a été sauvagement tué en Algérie, alors qu’un autre est toujours détenu au Mali sans que l’on ait de nouvelles récentes sur son sort.

    « Si vous ne pouvez pas trouver d’engin explosif ou de munition, alors isolez le Français infidèle. Ecrasez-lui la tête à coup de pierre, tuez-le avec un couteau, renversez-le avec votre voiture, jetez-le dans le vide, étouffez-le ou empoisonnez-le… Nous conquerrons votre Rome, nous briserons vos croix et nous réduirons vos femmes en esclavage.» C’est le message adressé par l’État Islamique aux millions de musulmans qui se trouvent actuellement en France.

    isisnotinmyname

    Les terroristes demandent à tous leurs fanatiques de tuer des Français par tous les moyens jusqu’aux plus barbares. La question est de savoir si des Français musulmans répondront à cet appel ? Ils ne sont certainement pas un grand nombre à s’être radicalisés et c’est pour cela que la grande majorité des Français musulmans devraient montrer leur attachement à la France, à la laïcité, à la tolérance, à la démocratie. L’extrême-droite et la droite les y incitent pour ensuite dénoncer leur silence. Selon le Ministère de l’Intérieur, un millier de djihadistes français sont connus mais leur nombre serait plus important. Les crimes barbares des terroristes devraient soulever l’indignation publique des millions de Français musulmans qui ne veulent pas être assimilés à la dérive djihadiste par l’extrême-droite. Il serait souhaitable qu’ils manifestent massivement leur réprobation pour aussi dissuader, parmi eux, les assassins potentiels. C’est une chance à saisir pour mettre un arrêt à la montée de l’islamophobie et du Front national dans l’Hexagone. On ne peut pas se dire victime de discrimination et approuver l’intégrisme religieux, raciste et barbare, ne serait-ce que par une passivité qui prête à une accusation de complicité. Les manipulations au nom des religions démontrent la nécessité de la laïcité républicaine. Des républiques islamiques, chrétiennes, juives… ne sont pas des républiques mais des dictatures religieuses même si on les qualifie de modérées. Elles installent légalement la discrimination religieuse et la soumission à un dogme. Elles créent des communautés de sous-citoyens, génèrent des pogroms et des génocides.

    Des chrétiens ont massacrés juifs et musulmans, les musulmans massacrent des chrétiens, et les juifs massacrent des musulmans! Comment accepter en silence que, au 21ème siècle, l’on massacre encore des « infidèles », c’est-à-dire des gens stigmatisés à cause de leur race ou de leur religion ?

    De jeunes musulmans britanniques, relayés par des imams réputés de la communauté, participent à une campagne sur internet et les réseaux sociaux baptisée "Not in my name" ("Pas en mon nom") contre les comportements des jihadistes, qui, selon eux, n'ont rien à voir avec l'islam.

    Des Français musulmans ont déjà dénoncé individuellement la barbarie des djihadistes assassins. Les communautés musulmanes ne doivent pas être les spectateurs passifs de l’islamisme liberticide. Leur silence serait stigmatisé comme une acceptation de la barbarie qui touche pourtant d’autres musulmans dans le Moyen-Orient, le Sahel et le Maghreb. En dénonçant sans relâche les terroristes fanatiques qui tuent leurs concitoyens et se livrent à des pogroms, les Musulmans montreront aux islamophobes leur intégration à la république française et à ses valeurs. Il ne suffit pas de dénoncer l’Islamophobie, il faut aussi la contredire par des actes forts de citoyenneté et de solidarité même si (et surtout si) c’est la droite et l’extrême-droite qui le réclament pour ensuite démentir cette passivité qu’ils attendent.

    Revenons sur ce qui se passe en Irak et en Syrie. L’Etat islamique de l’Irak et du Levant est une entité pseudo-politico-religieuse particulièrement réactionnaire et barbare qui a prospéré lors des crises et des guerres multiples qu’a connues cette région du Moyen-Orient ces dernières années. Ses membres se sont emparés d’un territoire à partir duquel ils font régner la terreur. C’est aussi la conséquence de la politique des Etats Unis en Irak où une dictature excluant les Sunnites a succédé à celle de Saddam Hussein. Au lieu d’une réconciliation nationale, des fractures profondes se sont installées au sein de la population. L'accaparement des ressources de la région (en particulier le pétrole) au profit des multinationales constitue un enjeu majeur de cette politique. L’intervention en Lybie s’avère tout aussi catastrophique et n’a fait qu’aggraver la situation. S’est ajoutée la guerre civile en Syrie qui est devenue un autre terrain d’action des djihadistes. Les printemps arabes se sont transformés en de multiples vêpres siciliennes. Les dictatures succèdent aux dictatures pendant que les peuples souffrent.  

    Dans un récent communiqué d’Ensemble, il est rappelé les jeux d’influence des puissances régionales comme la Turquie, l’Arabie Saoudite ou le Qatar sans oublier Israël, l'Iran... Les divisions ont été attisées par les impérialismes occidentaux et les multinationales. L’absence de soutien réel aux forces démocratiques de la révolution syrienne a permis à « l’EI » d’accroître ses positions en Syrie.

    Ensemble a donné sa position dans son communiqué. Nous la rappelons…

    « L’opération de la coalition internationale dirigée par les Etats Unis ouvre une nouvelle phase d’intervention des grandes puissances et ne permettra pas de résoudre la crise en cours. Elle renforce « l’EI » dans sa prétention à se constituer comme l’adversaire principal des « pays occidentaux ».

    Une autre politique est possible et nécessaire. Elle aurait supposé de contester la mise à l'écart de la composante sunnite dans les institutions irakiennes. Mais elle implique surtout de compter avant tout sur la capacité des peuples du Moyen-Orient à trouver par eux-mêmes une issue à la crise en cours. Les forces progressistes en lutte contre les régimes oppresseurs devraient recevoir un soutien matériel, y compris sur le plan militaire - c'est le cas des forces des composantes démocratiques de la résistance syrienne qui se battent contre Bachar El Assad et l’avancée de « l’EI » et d’autre part des forces kurdes qui sont engagées dans cette bataille. Mais cela est aux antipodes des grandes manœuvres impérialistes en cours que nous dénonçons. Au moins faudrait-il que les élus français au Parlement européen exigent que le parti kurde du PKK soit retiré de la liste des organisations terroristes établies par l’Union Européenne.

    C’est la condition pour pouvoir isoler les forces réactionnaires de « l’EI » et rendre possible une reprise en main par les peuples d’Irak et de Syrie de leur propre avenir.

    Si la barbarie des djihadistes les désigne comme étant les méchants, le terme est en dessous de la réalité. Ce sont des Barbares qui se comportent en hordes sauvages. Il ne faudrait toutefois pas tomber dans un manichéisme aussi simpliste que celui qui nous est inculqué par la propagande guerrière. Il faut se souvenir du dicton « Gentil n’a qu’un œil ». Il faudrait revenir à la genèse des crises et des guerres au Moyen-Orient pour comprendre qu’il ne s’agit pas aujourd’hui de constater des événements sans causes. La barbarie s’est installée avec de multiples complicités dans les jeux géopolitiques et les enjeux économiques.

    Un intellectuel libanais non musulman avait livré son analyse de la situation dans un article publié le 17 septembre 2013. La lecture de cet article donne à réfléchir sur une information qui n’est pas celle de la pensée unique et de la propagande des puissances occidentales… On peut discuter ce qui est écrit mais cela a le mérite de revisiter la réalité historique, ce que « l’information-kleenex » ne fait pas.

    La vache Kerry

    Sykes-Picot énergétique au Levant

    Quelle est la réelle teneur de l’accord Kerry-Lavrov implémenté par Obama-Poutine ? Le dossier chimique syrien dans cet accord n’est qu’un paravent à conneries. Personne n’est plus dupe depuis belle lurette des ententes successives dans la région, du moins pour ceux qui suivent le chapelet des accords signés depuis l’accord du Caire jusqu’à « la corde » de Doha en passant par l’accord de Taëf. Car ce qui est en jeu dans notre région ce sont les hydrocarbures de la Méditerranée. La guerre en Syrie a été déclenchée pour occuper l’Iran et la Syrie et empêcher ce tandem d’accéder au gaz méditerranéen. N’est-ce pas Roland Dumas qui a avoué avoir vu se proposer il y a de ça quatre ans par des sujets de Sa Majesté de participer à un coup contre la Syrie ?  Après que les USA se sont rétractés de leur mascarade punitive contre la Syrie, il semble bien que les princes Saoudiens et consorts vont s’occuper de régler le sort du Marquis d’Assad.

    Les lamentations et les jérémiades sur la situation dans notre région levantine ainsi que les commentaires acerbes et autres insultes contre la Russie et l’Amérique n’y feront rien : ces deux puissances mijotent leur tambouille. Poutine se fiche de Bachar comme de son premier samovar et Obama s’en contrefiche comme de son premier bol de cornflakes. Il semble plutôt que les récents accords Russo-US soient le prélude à un Sykes-Picot énergétique au Levant. On aurait en gros le schéma suivant :

    La Russie hérite du gaz syrien méditerranéen, avec ou sans Bachar ; plutôt sans. La faillite chypriote a beaucoup lésé les Russes qui avaient placé leurs avoirs dans les banques de Chypre. Ils seront donc largement (ré)compensés.

    Israël  fait des affaires avec la Turquie. Un projet de gazoduc sous-marin serait à l’étude pour pomper le gaz israélien vers la Turquie - en passant par le Liban et la Syrie - pour alimenter l’Europe, puisque les infrastructures existent déjà en Turquie. Et puisqu’Israël s’est excusé auprès de la Turquie pour la bavure du Mavi Marmara.

    L’Europe, les USA, la Grande-Bretagne s’occupent du gaz libanais et chypriote.

    Les USA s’occupent déjà du gaz israélien.

    Résultat : l’Oncle Sam est gagnant sur le plan énergétique.

    Tous les remous qui secouent notre région sont directement liés au dossier énergétique méditerranéen, et ce, en vue de dessiner une distribution énergétique. Personne dans notre région n’a intérêt à ce que la Syranie mette la main sur ces vastes réserves méditerranéennes sinon elle contrôlera un front stratégique allant de Naqoura à Alexandrette et prendra en otage toute la Méditerranée. L’Iran aurait déjà commencé à prolonger un gazoduc passant par l’Irak et aboutissant sur le littoral syrien.

    En attendant, le plan de destruction de la région se poursuit de manière implacable. Un plan initié il y a quelques décennies par un certain Henry Kissinger. 

    Serge Gélalian         17 sep 2013

    Sans se laisser gagner par l’émotion de l’assassinat sauvage d’un Français qui n’avait rien à voir avec cette sale guerre, chacun doit se faire son opinion et sortir du formatage médiatique ! Si la barbarie des terroristes de l’EI est condamnable, il ne faudrait pas oublier les politiques qui ont conduit à cette situation catastrophique, le rôle joué par chaque grande puissance, la question du financement et de l’armement de groupes manipulés, d’incontrôlés devenus incontrôlables. Ces bandes armées d’assassins prospèrent dans des régions où les dictatures et les conflits d’intérêts empêchent la démocratisation et le développement. Ils se fédèrent pour commettre des atrocités au nom de l'Islam alors qu'ils sont sans foi ni loi. L’ONU n’est qu’une assemblée où les conflits d’intérêts rendent stérile son influence et son rôle d’arbitre international. L’OTAN est une machine de guerre au service des USA. Ce que l’on appelle la communauté internationale n’aura une réalité que lorsqu’elle sera la communauté des peuples et non des grandes puissances.   

    On peut aussi s’interroger sur l’ambigüité du rôle joué par la Turquie (alliée des USA), si proche de la Syrie et l’Irak. Les takfiristes/djihadistes/salafistes circulent et manifestent en toute tranquillité dans une Turquie où les démocrates sont réprimés et emprisonnés par Erdogan, nouveau Président et leader des ultranationalistes islamistes. Les Djihadistes blessés y sont même soignés. L'attaque lancée par les Djihadistes contre le bourg arménien de Kessab en syrie, près de la frontière turque en mars dernier avait mis en évidence le soutien que leur apportent les autorités turques. D'ailleurs les assassins djihadistes s'en prennent tout particulièrement aux Kurdes et aux Arméniens, en conflit permanent avec l'Etat turc. Trois Djihadistes français viennent d’être « expulsés » par la Turquie mais ne sont pas arrivés par l’avion annoncée par les autorités turques. Ces Français suspectés de terrorisme ont débarqué sans escorte et en toute liberté à Marseille alors qu’ils étaient attendus à Paris. Comment interpréter un tel bug de communication entre les polices turque et française ? On nous parle d’expulsion et ensuite de retour volontaire, d’une panne du système informatique de la police des frontières qui a empêché l’interception des djihadistes à leur arrivée. Nous a-t-on tout dit sur cette embrouille?

    On ne peut que le dire et le redire : la situation au Moyen-Orient ne se réduit pas à la barbarie des djihadistes. Evidemment il faut combattre l’obscurantisme et cette barbarie mais il faut aussi se demander à qui cela profite et qui sont les complices ou du moins les responsables de cette évolution du terrorisme et de la situation internationale. Ce n’est pas la propagande guerrière des uns et des autres qui nous y aide.

    Les conflits racistes et religieux ne doivent pas être importés en France, pays qui a fait de la laïcité une valeur républicaine. La France ne doit pas se créer des ennemis intérieurs. La seule constante dans les crises et les conflits, c’est que ce sont les peuples qui souffrent. C’est à des gens du peuple que s’attaquent les terroristes djihadistes parce qu’ils sont des proies faciles. Dans toutes les guerres modernes, les civils meurent plus que les soldats. A la violence économique s’ajoute la violence physique, la terreur et la mort.

    Battone

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  • france-culture1

    Il revient, sans être vraiment parti. Il a fait du fric et aspire à reprendre le pouvoir. Alors que nous ne sortons pas d’une crise qui a produit ses premiers effets sous sa présidence, souvenons-nous du discours de Sarkozy à Toulon le 25 septembre 2008… discours qui a suivi son intervention du 23 septembre à l’assemblée générale de l’ONU où il a appelé à un capitalisme « régulier et régulé ». Après la faillite de la banque Lehman Brothers qui a été le premier acte de la crise financière, on a pu entendre les « plus jamais cela ! » et les appels à une réglementation des banques et des marchés financiers. La chute de Lehman Brothers  a entraîné avec elle la bourse américaine, puis quelques semaines plus tard toutes les bourses mondiales. Pour pallier la crise, certains États ont nationalisé les pertes engendrées par les banques en difficultés et garanti les épargnes, allant même jusqu’à racheter les actifs toxiques. C’est le contribuable qui a payé.

    Le 25 septembre 2008, Sarkozy a fait son show en répétant ce qu’il avait déjà dit deux jours plus tôt à l’ONU :« Une certaine idée de la mondialisation s'achève avec la fin d'un capitalisme financier qui avait imposé sa logique à toute l'économie et avait contribué à la pervertir. L'idée de la toute puissance du marché qui ne devait être contrarié par aucune règle, par aucune intervention politique, était une idée folle. L'idée que les marchés ont toujours raison était une idée folle. Pendant plusieurs décennies on a créé les conditions dans lesquelles l'industrie se trouvait soumise à la logique de la rentabilité financière à court terme. On a caché les risques toujours plus grands qu'on était obligé de prendre pour obtenir des rendements de plus en plus exorbitants. On a mis en place des systèmes de rémunération qui poussaient les opérateurs à prendre de plus en plus de risques inconsidérés. On a fait semblant de croire qu'en mutualisant les risques on les faisait disparaître. On a laissé les banques spéculer sur les marchés au lieu de faire leur métier qui est de mobiliser l'épargne au profit du développement économique et d'analyser le risque du crédit. On a financé le spéculateur plutôt que l'entrepreneur. On a laissé sans aucun contrôle les agences de notation et les fonds spéculatifs. On a obligé les entreprises, les banques, les compagnies d'assurance à inscrire leurs actifs dans leurs comptes aux prix du marché qui montent et qui descendent au gré de la spéculation. On a soumis les banques à des règles comptables qui ne fournissent aucune garantie sur la bonne gestion des risques mais qui, en cas de crise, contribuent à aggraver la situation au lieu d'amortir le choc… C'était une folie dont le prix se paie aujourd'hui !... »

    Bien sûr Sarkozy a dit cela afin de prêcher ensuite pour un capitalisme « moral », lui qui pèsent des soupçons dans plusieurs affaires financières. Allons un peu plus loin dans son discours…

    «  … Ce système où celui qui est responsable d'un désastre peut partir avec un parachute doré, où un trader peut faire perdre cinq milliards d'Euro à sa banque sans que personne s'en aperçoive, où l'on exige des entreprises des rendements trois ou quatre fois plus élevés que la croissance de l'économie réelle, ce système a creusé les inégalités, il a démoralisé les classes moyennes et alimenté la spéculation sur les marchés de l'immobilier, des matières premières et des produits agricoles. Mais ce système, il faut le dire parce que c'est la vérité, ce n'est pas l'économie de marché, ce n'est pas le capitalisme. L'économie de marché c'est le marché régulé, le marché mis au service du développement, au service de la société, au service de tous. Ce n'est pas la loi de la jungle, ce n'est pas des profits exorbitants pour quelques-uns et des sacrifices pour tous les autres. L'économie de marché c'est la concurrence qui réduit les prix, qui élimine les rentes et qui profite à tous les consommateurs. Le capitalisme ce n'est pas le court terme, c'est la longue durée, l'accumulation du capital, la croissance à long terme. Le capitalisme ce n'est pas la primauté donnée au spéculateur. C'est la primauté donnée à l'entrepreneur, la récompense du travail, de l'effort, de l'initiative. »

    Comme dit la chanson : « paroles, paroles, paroles… », car c’est le même Sarkozy qui, après sa défaite, a projeté de créer un fonds de placement avec le concours financier des Qatariotes et qui a donné des conférences à huis clos largement rémunérées et organisées par des groupements de banquiers et de financiers. C’est le même Sarkozy qui, le lendemain de son élection en 2007, a fait procéder à des remboursements d’impôts aux plus riches comme Mme Liliane Bettancourt. Sa présidence s’est soldée par 500 milliards de déficits et ce ne sont ni les pauvres ni la classe moyenne qui ont profité de ce déficit. Par contre ce sont ces derniers qui en subissent les conséquences sociales. C’est le même Sarkozy qui, en 2006 peu de temps avant la crise, ventait les mérites des surprimes, ces prêts hypothécaires à risques qui sont à l’origine de la crises financière de 2007 à 2011.

    Les paroles sur un capitalisme de production et non pas de spéculation pourraient tout aussi bien être redites, mot pour mot,  par Valls ou Hollande dont l’ennemi fut le monde la finance le temps d’une élection présidentielle. La question qui se pose aujourd’hui est : La régulation du capitalisme est-elle possible ? Peut-on parler de réglementation lorsque la mondialisation induit la déréglementation ?

     Sur la radio France-culture, le 11 septembre 2014,  une émission "Planète terre" (Sylvain Kahn) a posé la question : la finance globale est-elle sous contrôle ? Ce qui entraîne à s’interroger encore : Quels sont les mécanismes de la finance mondiale ? Peut-on la réguler ? Deux intervenants ont amené leurs réponses :

    • Thierry Philipponnat, membre du Collège de l'Autorité des marchés financiers (AMF), ancien Secrétaire général de l'ONG "Finance Watch", et auteur d’un livre « La capture ou commentles intérêts financiers ont pris le pas sur l’intérêt général ».

    • Agnès Benassy-Quéré, présidente déléguée du CAE, professeur à l'Université Paris I, et à la Paris school of economics.

    Si des déclarations ont été faites lors des G20, si quelques textes ont été pondus sur la règlementation des banques et des marchés financiers, leurs applications ne sont pas encore effectives et le « plus jamais çà » de la faillite de la banque Lehman Brothers est déjà oublié. La fièvre de la crise est retombée et les discours prêchent maintenant de ne pas trop réglementer pour ne pas nuire à l’économie…

    Nous vous proposons d’écouter les intervenants de France-culture qui font un état des lieux :

    Pidone

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  • Marine Le Pen s’est installée à la terrasse de la république et se délecte des plats du jour médiatiques qui lui sont servis. Elle a pu apprécier le dernier : Le Thévenoud à la financière.

    Un député socialiste nommé secrétaire d’état au commerce extérieur alors qu’il ne payait régulièrement pas ses impôts et son loyer. C’est celui qui disait "On n'est pas tous des Cahuzac." Il a même fait partie de la commission parlementaire réunie pour traiter l’affaire Cahuzac. Il y avait siégé en véritable procureur contre son collègue. Cela faisait trois ans que ça durait : il ne payait ni ses impôts ni son loyer. Ce mauvais contribuable et mauvais locataire se dit atteint de la phobie administrative, un comble pour un député qui vote des lois et un membre du gouvernement gardrépub investi d’un pouvoir réglementaire ! Irresponsable et pas coupable ! Cela n’est pas tout. Selon Rue89, il existe une société au nom de M. Thévenoud, domiciliée à l'adresse de sa permanence parlementaire, et enregistrée en 2012. Son objet  est le « soutien aux entreprises ». M. Thévenoud ne l’aurait pas mentionnée dans sa déclaration d'intérêts.  Voulait-il personnellement soutenir les entreprises, sans que cela se sache ?  Son épouse, chef du cabinet du Président du Sénat (deuxième personnage de l'Etat), a été mise ben congés sans solde.  Le député Thomas Thévenoud, démissionnaire du secrétariat d'Etat au Commerce extérieur en raison de ses «problèmes de conformité» avec le fisc, n'a manifestement pas juste oublié de déclarer ses revenus, il a aussi menti dans sa déclaration d'intérêts et d'activités, que tout parlementaire doit remplir et retourner à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique. A la rubrique concernée, il a répondu « néant ». Il n’a donc pas oublié de répondre par un mensonge. Tous les jours, la liste des impayés s’allonge. Une kinésithérapeute a dû avoir recours à un huissier pour récupérer 183 € impayés pendant deux ans malgré de multiples relances. La phobie administrative de ce député semble être d’abord de l’avarice malhonnête. Une question nous taraude : « Comment son comportement n’a-t-il pas empêché sa nomination au poste de secrétaire d’Etat ? » Rappelons par une vidéo ses prises de positions sur la transparence et le devoir de payer les impôts…


    Thomas Thévenoud, les impôts et "l'exemplarité" par LeHuffPost

    Nous n’avons pas oublié que, avant Thévenoud, Fleur Pellerin a été ministre du commerce extérieur dans le précédent gouvernement Valls. Elle vient de remplacer Aurélie Filippettià la tête duministère de la Culture et de la Communication. L'Express a dévoilé qu’elle aurait passé ses quelques jours de vacances en Corse, chez le producteur français, Pascal Breton, choisi par le géant américain, Netflix pour produire sa première série française,Marseille. Netflix, spécialisé dans la vidéo à la demande, va faire son entrée sur le marché français, dans quelques jours. Après des négociations compliquées. Quel rôle FleurPellerin a-t-elle joué dans le choix du nom dePascal Breton. A l'époque, lorsqu'elle était ministre du Commerce extérieur, elle ne s'occupait pas directement du dossier Netflix mais, aujourd'hui, en tant que ministrede la Communication et de la Culture, il pourrait y avoir conflits d'intérêts. Les vacances de la ministre révèlent encore les relations entre le monde politique et le monde de l’argent… relations ou accointances ?

    Mis à part que tout cela est fort du café à gauche, What else ?  Quoi d’autre à droite ? L’UMP a bientôt fini de nous jouer « En attendant Godot ». Sarkozy n’est pas Godot. Il reviendra sans apporter le moindre changement. On a même l’impression qu’il n’est jamais réellement, parti. Il va donc faire son retour. On ne sait toujours pas judiciairement s’il est un récidiviste des financements occultes. Le saura-t-on un jour ou bien devra-t-on se contenter des lourds soupçons rapportés par la presse ? Quelle autre sombre affaire aura raison de lui ?  Cela n’a pas l’air de contrarier ses projets, d’autant plus qu’un nouveau mandat présidentiel lui donnerait cinq nouvelles années d’immunité.

    N’oubliez pas que vous avez le derniers tiers des impôts sur vos revenus à régler avant le 15 septembre. N’imitez pas le député Thévenoud car il est peu probable que le fisc vous oublie. Nous vous conseillons aussi de régler votre loyer sans quoi vous risquez une expulsion. Ni le Fisc, ni votre propriétaire n’admettront un retard de paiement de trois ans.

    Par contre si vous avez affaire à la justice pour des délits de cols blancs vous disposez d’un délai de plusieurs années avant d’être jugés. Vous pouvez alors vous lancer en politique pour décrocher un mandat électif qui vous donnera l’immunité. Le député Thévenoud ne veut pas rendre son mandat de député obtenu sous l’étiquette PS alors qu’il est radié de son parti. Aucune loi ne peut l’y contraindre. Jusqu’en 2017, il est couvert par son immunité parlementaire. 

    Woertz, Straus Kahn, Cahuzac, Balkany, Aquilino Morelle, Thévenoud… etc. L’affaire Bigmalion, les financements occultes des campagnes électorales, les conflits d’intérêts, les mensonges électoraux… etc.  On parle maintenant du ministre des anciens combattants, Kader Arif, qui truquerait des marchés publics au profit de ses proches.

    De quoi sera faite l’actualité politique de demain ? De quoi sera faite notre démocratie si, demain, le Front national participe au gouvernement ? Toutefois, si le seul argument électoral est d’empêcher la montée des extrémismes, il n’aura aucun effet sur cette nouvelle majorité que constituent les abstentionnistes gagnés par le « tous pourris ». Par contre, la propagande libérale qui, tour à tour, occulte et combat l’opposition de gauche, ne fait que grossir leurs rangs.  Le discours de Manuel Valls qui refuse toute alternative à gauche ne fait qu’ajouter la division au sein même du PS, tout en voulant marginaliser le Front de gauche qui représente pourtant une alternative possible et souhaitable. Quant à François Hollande, tout a été dit. Il a fait du mensonge sa méthode électorale, ce qui explique son incapacité à présider la France.

    La semaine prochaine, Manuel Valls pose la question de confiance à l’assemblée nationale. Il y aura Thévenoud, devenu député sans étiquette mais avec un écriteau d’hypocrite fraudeur dans le dos, pour la voter. Le premier ministre a agité le spectre du Front national et appelé les frondeurs à prendre leurs responsabilités au lieu de laisser libre cours à leurs égos, alors que le sien est surdimensionné… Une fois encore, il a fait preuve d’autoritarisme et parle d’intérêt général, lui qui s’est enfermé avec Hollande dans une politique antisociale qui fait les choux gras d’une extrême-droite faussement près du peuple. Il pense que la responsabilité va de pair avec l’autorité et que l’autorité lui donne de la grandeur. En même temps, il projette la responsabilité sur les autres et fait preuve de lâcheté dans la forme de son discours. Il nous fait penser à un bon mot d’Ambrose Bierce dans Le dictionnaire du Diable : « Ministre. Personne qui agit avec un grand pouvoir et une faible responsabilité.» De son côté, Luther King disait que « Chacun a la responsabilité morale de désobéir aux lois injustes. » C’est ce que feront les députés de gauche en ne votant pas la confiance à un gouvernement qui va imposer un pacte de responsabilité qui n’est pas un pacte de solidarité mais plutôt le pacte d’assistance du pouvoir à la Finance.

    L’électeur finit par penser qu’un élu ou un ministre est chargé de hautes responsabilités et de sombres méfaits. Voilà ce qui fait de lui un abstentionniste, lorsqu’il ne choisit pas le camp de la haine et, en premier lieu, celle de l’étranger qui vient juste avant celle de la gauche. Nous pensons à ceux qui pensent que la France s’islamise et que la vraie gauche va les empêcher de conserver des millions qu’ils n’ont pas. Pourtant les valeurs de gauche sont celles qui combattent la misère et la précarité, celles qui veulent donner au plus grand nombre l’accès aux soins, au logement, à l’éducation, à la culture, au travail, aux congés… etc. La vraie gauche est celle qui choisit d’œuvrer pour les plus pauvres le deviennent moins au lieu d’enrichir toujours davantage les plus riches. La vraie gauche est celle qui veut conserver et accroître les droits des salariés au lieu de les restreindre. La vraie gauche, c’est celle qui place l’humain d’abord et non pas la Finance…  L’anaphore est sans doute tout ce qui restera de la présidence de François Hollande : un effet de style. Il en a sans doute d’autres à nous déclamer pour ensuite les jeter à la mer, en gardant le cap qui lui est fixé par les lobbies libéraux.

    Michel Sapin a dressé le tableau économique et financier de la France et annoncé que le déficit budgétaire ne pourrait être ramené à 3% qu’à la fin 2017. Celui de 2014 est évalué à 4,4%. A qui la faute ? A personne ! C’est la faible croissance (0,4% prévus en 2014) et la trop faible inflation qui ne permettraient de financer le budget de l’Etat et des collectivités locales. C’est dans ce contexte que, comme annoncé, l’ancien ministre de l’Economie et des Finances Pierre Moscovici hérite du portefeuille des affaires économiques et financières, de la fiscalité et des douanes, en dépit des difficultés de la France à se conformer à la discipline budgétaire imposée par Bruxelles. Il a immédiatement déclaré «  Ma boussole sera les règles (européennes) ! » Une nomination "bien conforme à la demande et aux souhaits de la France", a commenté le porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll. Cela n’a pas empêché Angela Merkel de fustiger à nouveau le déficit de la France, coupable de ne pas appliquer la rigueur teutonne.

    La commission européenne, parlons-en ! Son président est un ancien dirigeant du Luxembourg et c'est le britannique Jonathan Hill qui hérite des services financierset de l'union des marchés de capitaux. Le représentant d’un paradis fiscal à la présidence et la City aux services financiers !  Là encore, Marine Le Pen pourra donner de la voix, dénoncer cette Europe ultralibérale et l’arrogance de ses meneurs dont les lobbies tirent les ficelles qu’ils ont dans le dos, à la seule fin de convaincre les Européens déçus et de leur faire croire qu’un repli derrière nos frontières est encore possible. Ce n’est pourtant pas l’Europe qui est en cause mais ce que les technocrates et les libéraux en font. Ce n’est pas la solidarité européenne qui est à blâmer mais son leadership actuel qui, avec la Troïka, construit une Europe de la Finance et non pas des citoyens.

    Michel Sapin a déclaré que la France ne voulait pas changer les règles européennes mais simplement que soient pris en compte les difficultés économiques qui ne permettent pas de ramener en 2015 le déficit à 3% (Et dire que François Hollande avait prévu cet exploit pour 2013). Notre ministre de l’économie et des finances met hypocritement et idéologiquement les gants avec les partisans intransigeants de la rigueur. Il reconnait que la France ne peut réduire son déficit comme veut lui imposer la commission européenne mais ne demande pas de changement politique. Ce sont pourtant bien les règles européennes qui génèrent les difficultés actuelles et imposent une rigueur contre-productive. C’est bien la politique monétaire de la BCI qui maintient l’Euro surévalué et l’inflation trop faible. Pour exemple, ce sont les règles européennes qui vont causer la liquidation judiciaire de la SNCM et envoyer des salariés au chômage. Alors, oui, il faut changer les règles ! Ne comptons pas sur Moscovici pour œuvrer en ce sens. Il va même veiller à ce que la France respecte les règles européennes. Ce ne sont pas Hollande, Valls et son gouvernement qui auront le courage de s’opposer à cette Europe de la Finance et des fonds de placement.

    Voilà ! Finalement rien de bien nouveau dans le monde politique… La république n’est toujours pas exemplaire. La transparence n’est pas dans les mœurs de la plus grande majorité des élus. A l’assemblée, une grande majorité de députés refuse de justifier de leurs frais alors qu’ils reçoivent 6412 € d’Indemnité représentative de frais de mandat, qui s’ajoute sans justificatif à leurs indemnités parlementaires de 7100 € qui correspond à leur salaire mensuel auquel s’ajoute encore un crédit mensuel de 9.138 € pour payer leurs collaborateurs. L'IRFM (Indemnité représentative de frais de mandat) devrait permettre aux élus "de faire face aux diverses dépenses liées à l'exercice de leur mandat qui ne sont pas directement prises en charge ou remboursées par l'Assemblée". Dans les faits, ils en font ce qu’ils veulent. On comprend pourquoi Thomas Thévenoud s’accroche à son fauteuil dans l’hémicycle, même si, pour le moment, il n’ose pas aller s’y asseoir.

    Tout le problème de notre démocratie libérale est dans cette alternance sans alternative. L’UMP et le PS sont des partis tombés entre les mains des libéraux avec toutes les dérives auxquelles nous assistons. Quelques leaders s’entourent d’individus médiocres et intéressés qui intriguent pour accéder à des postes ministériels. Cette médiocrité politique est accompagnée par la médiocrité médiatique servile. Le FN attend hypocritement son heure et, à chaque sondage qui assure sa promotion orchestrée, Marine Le Pen apparaît de plus en plus arrogante, une arrogance qui trahit le fond haineux des l’idéologie revancharde qu’elle incarne. Comme si l’histoire électorale est un éternel recommencement, les ténors de l’UMP et du PS agitent le danger que représente l’extrême-droite… sans épargner l’extrême-gauche. Abus de langage et volonté d’amalgamer l’extrême-gauche à l’extrême-droite.  La gauche radicale ne fait que défendre les valeurs de la gauche même au sein du PS. Pour la presse, la gauche est devenue libérale et tous ceux qui ne le sont pas sont des extrémistes. Hier elle diabolisait à juste titre l’extrême-droite, aujourd’hui elle diabolise avec cynisme la gauche radicale.

    L’alternative est à gauche. L’Internet offre un espace de liberté et nous encourageons toutes celles et tous ceux qui sont attachés aux valeurs de la gauche d’aller débattre sur les sites ouverts par les mouvements du Front de gauche et autres partis de la gauche radicale. Il ne s’agit pas de mouvements extrémistes. Ils réunissent toutes celles et tous ceux qui croient en une alternance politique qui place l’humain d’abord. Cette alternance est possible à gauche. Elle ne se trouvera pas dans l’abstentionnisme ou dans le Front national.

    C’est bien d’un front de gauche dont la France a besoin. Informez-vous pour vous en convaincre… Ne vous laissez pas formater par la presse libérale et des journaleux plus soucieux de leurs carrières que de faire le vrai métier de journaliste. N’écoutez plus les experts autoproclamés ou choisis pour leur accointances avec des lobbies libéraux.

     

    La politique n’a pas que ses dérives : elle a aussi sa noblesse qui n’est pas celle des politiciens mais, avant tout, elle est celle des idées généreuses. La noblesse n’est pas dans le carriérisme et l’individualisme, pas plus que dans la mainmise d’une classe sociale riche sur le pouvoir, jusqu’à constituer une classe politique qui lui ressemble et qui la privilégie. 

    L'espoir est dans une alternative à gauche... cliquer ICI.

    U Barbutu

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  • rebsanem_macron

    François Rebsanem fait du sarkozisme teinté de lepénisme en demandant un contrôle strict des demandeurs d’emplois pour lutter contre la fraude. Il a mis les chômeurs au pilori social. Les demandeurs d’emploi devront se justifier davantage en tenant la liste des démarches quotidiennes qu’ils effectuent pour retrouver un emploi et démontrer qu’ils ne se sont pas installés confortablement dans un chômage doré, ce qui sous-entend qu’une partie des inscrits à pôle emploi n’ont pas besoin de travailler ou qu’ils travaillent au noir. Quelque soit la possible réalité d’une minorité de fraudeurs, le ministre pratique la politique du bouc émissaire. Comme le gouvernement est entré en amour avec les entrepreneurs, les responsables du chômage seront les chômeurs eux-mêmes. Si les entrepreneurs ne créent pas d’emplois, il faut réduire le chômage par des radiations répressives à Pôle emploi. Sarkozy y avait pensé. Rebsamen veut le faire pour qu’Hollande bénéficie de l’inversion de la courbe du chômage. C’est plus facile que de s’attaquer aux employeurs de travailleurs clandestins et aux préretraites mises à la charge des caisses du chômage dans des ententes employeurs et cadres d’entreprises. C’est plus facile que d’interdire les licenciements boursiers ou de demander des contreparties en emplois au patronat lorsqu’il bénéficie de 40 milliards de crédits d’impôt.

    On note que, lorsqu’il s’agit de contrôler les élus de la république, les gouvernements successifs mettent les gants et choisissent de promettre une transparence toujours remise sine die. Qu’en est-il du cumul des mandats ? Une réforme à minima. Qu’en est-il des emplois fictifs et de l’absentéisme parlementaire? Qu’en est-il des privilèges exorbitants que confèrent certains mandats électifs ou des fonctions de hauts fonctionnaires comme celles de préfet ? Qu’en est-il d’un conseil économique et social, cimetière des éléphants ? La liste est longue des gabegies d’une république de jour en jour plus bananière. Quel poids financier pèsent-elles face au manque d’enthousiasme de certains chômeurs stigmatisés comme fraudeurs à retrouver un emploi lorsque le chômage ne cesse d’augmenter ?

    Cliquer sur l'image ci-dessous

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    François Rebsamen est un professionnel de la politique qui a soutenu Ségolène Royal avant de soutenir François Hollande. C'est sur la base du constat que l'« on ne dirige ni une ville ni un pays replié sur son camp » qu’il s’est déclaré « favorable » à des alliances avec le MoDem pour les élections municipales de mars 2008. Il déclarait alors que « les candidats présentés par le Parti socialiste doivent chercher le rassemblement le plus large [...] sur la base de propositions communes ». C’est donc à un partisan de la droitisation du PS que le ministère du travail et de l’emploi a été confié. Avec sa proposition de contrôle strict des chômeurs, le rassemblement qu’il prône semble aller jusqu’à l’extrême-droite vers une Marine Le Pen qui se voit déjà au gouvernement dans une cohabitation.

    En 2007 et 2008, François Rebsamen est administrateur de Dexia-Crédit Local de France et démissionne quelques jours avant la faillite de cette banque qui aura nécessité un apport de 3 Milliards d'euros de l'État (seule banque française ou en partie française à avoir bénéficié d'un apport en capital de l'État et non pas simplement d'un prêt ou d'une garantie). D'après l'Express, il aurait démissionné de son siège d'administrateur de la banque soutenue par l'argent public quand Le Canard enchaîné eut révélé le montant de ses jetons de présence, 20 000 euros en 2007. Marie de Dijon, il s’assoie en 2008 dans le fauteuil de sénateur de la Côte d’or. En 2012, alors que le gouvernement entend faire respecter sa proposition lors de la campagne présidentielle d'interdire le cumul des mandats, François Rebsamen s'y oppose arguant le statut spécifique de sénateur. Le gouvernement par son porte-parole et son Premier ministre de l’époque répond qu'il n'y aura pas d'exception. Le sénateur-maire de Dijon annonce cependant que si la loi sur le non-cumul était votée, il choisirait de rester maire de Dijon. Nommé Ministre dans le gouvernement de Manuel Valls, il a cédé son poste de maire à son premier adjoint.

    Emmanuel Macron à l’économie et l’industrie, François Rebsamen à l’emploi… à force de vouloir nous faire avaler des couleuvres, Hollande et Valls vont finir par se faire manger par la couleuvre. Ils  pratiquent une politique vipérine qui empoisonne la gauche. Il existe un sérum antipoison : l’alternative de gauche à cette politique libérale antisociale.

    U barbutu

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  • Après avoir fait du pouvoir une usine à brouillard, François Hollande promet la clarté mais la clarté n’est pas la vérité. Et, puisqu’Emmanuel Macron aime Oscar Wilde, nous le citons ici : « Le rêveur est un être qui ne peut trouver sa voie qu'à la clarté de la lune ; son châtiment c'est de voir poindre le jour avant le reste du monde »… et le réveil sera difficile.

    valls_gattaz

    Manuel Valls est allé faire allégeance au Medef et chanter son hymne à la gloire de l’entreprise jusqu’à promettre de nouvelles « réformes » du code du travail et l’autorisation du travail le dimanche. Il s’est placé sous l’arbre de la croissance de Pierre Gattaz qui situe l’Etat dans le terreau de la compétitivité avec le coût du travail et le coût de la fiscalité. Le tronc de cet arbre de la croissance économique est fait des clés du succès en deux parties. 

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    D’un côté, l’Etat est responsable de l’environnement de confiance souhaité plus simple, plus stable, plus serein fiscalement, plus souple socialement et plus sécurisé juridiquement. De l’autre, les entreprises ont la responsabilité des leviers de compétitivité que sont la satisfaction du client, le management des hommes, l’innovation, l’excellence opérationnelle et la montée en gamme. A chacun d’imaginer les arrière-pensées de cet arbre dont les seuls fruits seront le profit des actionnaires et les hauts salaires de grands patrons. Moins d’impôts, plus de flexibilité… et, en contrepartie, les entreprises  entreprendront. Dans le discours de Pierre Gattaz prononcé avant celui de Valls, nous n’avons noté que très peu de place pour le dialogue social et surtout, malgré ce que le Medef a déjà obtenu, la volonté d’en demander toujours plus.

    En remplaçant Arnaud Montebourg par un ancien banquier de la banque Rothschild en la personne d’Emmanuel Macron le signal donné était déjà fort. A l’université du Medef, on sait ce que la clarté voulue par Hollande réservera aux salariés. Emmanuel Macron est sorti de l’ombre de l’Elysée ! On lui attribue une grande part des idées du pacte de responsabilité. Il est partisan de l’abandon des 35 heures… à titre personnel, nous dit-on, mais le gouvernement ne touchera pas à la durée légale… toutefois elle pourra être discutée par branche. Petit à petit, branche par branche et pacte de responsabilité faisant, Hollande et Valls détricotent le code du travail pour cette flexibilité que réclame le patronat et qui se traduit par le terme « précarité » chez les employés.  

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    Décidément, on se demande aujourd’hui ce qui différencie la droite de cette « gauche dry » au pouvoir ? Ce qui est sûr, c’est que Hollande, Valls and Co n’ont plus rien à voir ni avec la gauche de lutte qui a souvent pris des formes révolutionnaires, ni avec le Front populaire. Sans doute, Hollande pense-t-il que Mitterrand a fait deux septennats grâce à son virage libéral de 1983. Pour durer et par cynisme, il a perdu après son élection un fondement de la gauche : l’idée de lutte, de transformation, de changement de l’ordre social. Il veut bénéficier de ce qui facilite les choses à la droite au pouvoir, c’est-à-dire avoir les pouvoirs économiques de son côté. C’est pour cela qu’il a nommé Manuel Valls chef de gouvernement et c’est à cela qu’Emmanuel Macron doit sa récente nomination au ministère de l’industrie. Rappelons que ce garçon de 36 ans a été propulsé auprès de François Hollande par l’ineffable Jacques Attali qui, depuis l’époque mitterrandienne, joue les éminences grises et l’économiste sournois du parti socialiste. Il a été chargé par Sarkozy puis par Hollande d’étudier les « freins à la croissance ». En 1994, Jacques Attali a créé Attali et Associés, cabinet de conseil international spécialisé dans le conseil stratégique, l'ingénierie financière et les fusions-acquisitions. Il aurait conseillé à son protégé de gagner beaucoup d’argent avec de se lancer dans une carrière politique et c’est ce qu’aurait fait Emmanuel Macron chez Rothschild.

    Manuel Valls a déclaré son amour aux entrepreneurs lors de l’ouverture de l’université d’été du Medef. Ne pouvait-il plus simplement parler de la nécessaire bonne santé des entreprises françaises ? Il est allé loin dans un discours complaisant où il n’a fait qu’adhérer à celui de Pierre Gattaz. Il a choisi son camp : celui des patrons et des actionnaires à qui il attribue le mérite de la création des richesses et renvoie le salarié au coût trop élevé de son travail. Selon le quotidien Le Monde, notre premier ministre a effacé tous ses tweets antérieurs à sa nomination, c’est-à-dire ceux qui le faisaient passer pour un homme de gauche.

    Comme Chirac et Sarkozy, sans remonter plus loin, Hollande et Valls veulent se sentir proches des réalités du pouvoir économique et financier pour qu’il les reconnaisse comme faisant partie des leurs. Ils pourront opérer les rapprochements qu’ils veulent dans l’action gouvernementale, ils ne resteront objectivement pas dans le même monde. Hollande a dit que son ennemi était le « monde de la finance » parce qu’il sait que l’ennemi du monde de la finance, c’est la gauche. Pour être élu, il avait besoin de toutes les voix de gauche. Pour se maintenir, il pense avoir besoin du Medef. Malgré son cap libéral et sa danse du ventre devant le patronat, la droite restera l’alliée politique du monde de la finance.  

    Manuel Valls a dit, devant le patronat, qu’il était absurde de parler de « cadeaux au patronat ». Pour ne pas déplaire à Pierre Gattaz, il a évité le terme « donnant-donnant » dans le dialogue social et a parlé de compromis équilibrés. Pierre Gattaz veut des baisses de charges sans contrepartie. Le patronat l’avait déjà obtenu notamment, sous la droite, d’Alain Juppé Premier ministre. Ce dernier s’était plaint ensuite auprès des patrons en leur disant : « Vous ne m’avez pas donné de contrepartie ! »  Aucun contrat en ce sens n’avait été passé avec le patronat et c’est cela que veut et obtient à nouveau le Medef sous des gouvernements dits « de gauche » et, en plus, il ne faudrait pas parler de « cadeaux fiscaux » ! De qui se moque-t-on lorsque l’on sait que les dividendes distribués aux actionnaires sont en progression de 30% cette année ? Nous savons déjà où l’argent des « cadeaux fiscaux » va aller. Nous maintenons que, sans contrepartie, l’expression « cadeaux fiscaux au patronat » a du sens aujourd’hui comme hier avec l’UMP.

    La politique menée par Hollande et Valls s’inscrit aussi dans une surenchère avec l’UMP. Lorsque Valls parle de 50 milliards d’économie, la Droite en demande 100. Au libéralisme de Hollande, la Droite oppose l’ultralibéralisme. Pendant que l’on marginalise ce que la presse nomme l’extrême-gauche, le Front national progresse en promettant une politique sociale de préférence nationale. A gauche, nombreux sont ceux qui ne se déplaceront pas dans les bureaux de vote. Voilà où nous mène la classe politique d’abord préoccupée par les élections présidentielles qui sont le marqueur des autres élections. A mi-quinquennat de François Hollande, nous entrons déjà dans la préparation de 2017. Chacun se positionne à droite tout en attendant que Sarkozy se manifeste. Au parti socialiste, on s’interroge sur des possibles primaires sans François Hollande.

    Alors que Sarkozy, n’en doutons plus, voudra revenir en politique malgré ses gamelles judiciaires, Hollande compte sur une amélioration de la situation économique et sociale pour envisager à une réélection. Il lui faudra alors faire taire toutes les ambitions et, en premier lieu, celle de son premier ministre actuel.

    Lors de la passation des pouvoirs entre Arnaud Montebourg et Emmanuel Macron, le premier a conseillé au second la « sincérité » comme ligne de conduite. Le second a répliqué par une citation d’Oscar Wilde qu’il affectionne tout particulièrement : « Quand les gens sont de mon avis, j'ai l'impression de m'être trompé. Tu m'as rassuré au quotidien à cet égard". Au-delà de la pique adressée, cela définit l’idée qu’il se fait du dialogue : une idée qui n’a pu que plaire à François Hollande. On peut la rapprocher d’autres bons mots de Wilde comme : « Le public est extraordinairement tolérant. Il pardonne tout, sauf le génie.» C’est dit autrement par l’auteur et montre la haute opinion qu’il avait de lui-même. A cet égard, l’ambitieux Emmanuel Macron semble n’aimait chez l’autre que lui-même.

    Nous apprenons que deux cents élus socialistes ont signé un document « ni godillots ni déloyaux » pour soutenir la politique de François Hollande et l’action du gouvernement. Ces « ninis » sont ceux qui votent pourtant d’un seul homme les textes gouvernementaux. Comment peut-on interpréter cette démarche visiblement fomentée par les Solfériniens contre les « frondeurs » ? Est-ce une tentative d’intimidation ? Veut-on marginaliser ceux qui défendent encore les valeurs de la gauche au sein du PS comme on a marginalisé le Front de gauche dans la presse ? Toutefois 200 députés ne seront pas suffisants pour voter la confiance à la prochaine cession parlementaire. Ils ne sont pas godillots, affirment-ils. Comment expliquer qu’un courant qui a valu aux Socialistes d’être devancé par Jean-Marie Le Pen aux Présidentielles et qui aux dernières primaires était minoritaire se soit imposé par de fausses promesses d’un François Hollande ? Quelle leçon tirent-ils des dernières élections municipales et européennes ? Ils ne sont pas déloyaux, disent-ils. Envers qui et quoi ? Sont-ils loyaux envers les militants et les valeurs de la gauche ? Sont-ils loyaux aux hommes et aux idées qui sont à l’origine du socialisme français ?  Pourquoi ont-ils eu besoin d’affirmer à la fois qu’ils n’étaient ni godillots ni déloyaux ? Si l’on n’est pas déloyal en allant contre ses propres convictions, on devient godillot. Cette pétition présentée comme un soutien  au gouvernement en est l’illustration malgré l’artifice du « nini ».

    Rappelons les résultats des primaires socialistes de 2012 ( premier tour):

    1. François Hollande: 39,17 % 

    2. Martine Aubry: 30,42% 

    3. Arnaud Montebourg: 17,19% 

    4. Ségolène Royal: 6,95% 

    5. Manuel Valls: 5,63% 

    6. Jean-Michel Baylet: 0,64% 

    Quels sont les courants qui restent au gouvernement ? Montebourg avec 17,19% a été éjecté par Valls avec ses 5,63%. Les radicaux de gauche ont trois ministres et leur président Jean-Michel Baylet voulait pour lui-même un ministère régalien avec ses 0,64%, jusqu’à remettre en cause la participation de son parti au gouvernement (ce qui a déclenché l’ire de Paul Giacobbi et une brouille entre les deux politiciens rivaux dans leur propre camp). Martine Aubry reste silencieuse et un de ses proches sollicité aurait refusé d’entrer au deuxième gouvernement Valls.

    Et dire que tous ces politiciens nous parlent d’intérêt général, de patriotisme, d’humanisme… etc. N’oublions pas qu’un appareil politique peut être manipulé par des hommes et des lobbies. La question se pose en ce qui concerne le glissement à droite du parti socialiste.

    Lorsque l’on revient sur l’élection de François Hollande, rappelons qu’il a immédiatement écarté les 3 984 822 d’électeurs du Front de gauche et qu’il a trompé les 828 345 électeurs écologistes en ne donnant pas le ministère de l’écologie à l’un des leurs. Comme Sarkozy, il continue à faire le VRP du nucléaire français. Aujourd’hui, il n’y a plus d’écologiste au gouvernement. Huit millions de voix se sont reportées sur lui au deuxième tour et les voix du Front de gauche ont été décisives. Combien d’électeurs socialistes a-t-il déçu sur les 10 272 705 qui ont voté pour lui au premier tour ? Si on prend en compte sa côte de popularité (17%), les mécontents sont nombreux et une fronde au sein du parti socialiste ne fait que refléter celle des militants méprisés par les Solfériniens et leur demande de changement de cap. Il y a tout de même quelques députés socialistes qui écoutent encore leur base.

    En Juillet, malgré l’activité saisonnière, le chômage a encore augmenté. Nous savons que la croissance est à zéro. La politique d’austérité est en train de dimunuer le pouvoir d’achat de la majorité des Français. Malgré cet échec, François Hollande s’obstine à mener une politique libérale sans lendemain et à diviser la gauche comme elle ne l’a jamais été. Quant au libéral Manuel Valls, après les prochains échecs électoraux du PS, il pourra toujours rejoindre le centre ou la droite où se trouvent le plus grand nombre d’amis du Medef. On se demande comment il a pu arriver à la tête du gouvernement socialiste si ce n’est par le bon vouloir de François Hollande qui gouverne avec un courant minoritaire après avoir trompé la grande majorité de ses électeurs.

    François Hollande aura accompli l’exploit d’être le plus mauvais président élu par la Gauche près le plus mauvais élu par la droite. Ce n’est pas son opposition de gauche qui sera responsable du retour de la Droite au pouvoir et de la montée de l’extrême-droite, mais bien lui-même et Manuel Valls. Ce ne sont pas les frondeurs du PS qui sont à stigmatiser mais tous les « ninis » qui ont accompagné et accompagneront encore une politique d’austérité, ceux qui ont fait payer la crise au peuple et qui lui font payer la sortie de crise. Parler de « cadeaux au patronat » n’est pas absurde et faire allégeance au Medef est lourd de sens politique pour les électeurs de gauche.

    U Barbutu

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  • Le Front de gauche, les syndicats CGT et FO, mais encore des «frondeurs» socialistes appellent le président  Hollande et son gouvernement à rompre avec la politique d'austérité. L'ancienne ministre écologiste Cécile Duflot est citée dans le Journal du Dimanche et a écrit un livre dans lequel elle explique notamment :  «J'ai cru en François Hollande, en sa capacité de rassemblement. (...) J'ai essayé d'aider le président de la République à tenir ses promesses, de l'inciter à changer la vie des gens, de le pousser à mener une vraie politique de gauche. Et j'ai échoué. Alors je suis partie». Un sentiment partagé par de nombreux électeurs de gauche. Manuel Valls estime, envers et contre tous, que «certains à gauche tiennent des propos irresponsables» et maintient qu’il ne changera pas de cap car le pacte de responsabilité est la solution dont les effets sont imminents grâce à l’allègement des charges salariales. Il fustige aussi l'opposition qui «réclame toujours plus » et  ironise «Nous faisons 50 milliards d'économies. Je serais curieux de savoir comment elle en ferait 50 supplémentaires». Il demande du temps alors que plus de 80% des Français ne font pas confiance à son gouvernement et à Hollande.

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    Hollande et Valls s’enferment dans leur politique d’austérité, alors que, dans un sondage Ifop  (paru dans le Journal du Dimanche) plus de huit Français sur 10 ne font pas confiance à leur gouvernement en matière de politique économique….  pas de relance de la croissance, pas assez de réduction des déficits, pas assez de cadeaux fiscaux, pas assez de créations d’emplois, trop de chômage… Voilà le cap qui est maintenu dans l’attente d’investissements et de création d’emplois. Hollande joue l’éternel optimiste et annonce des lendemains qui chanteront. A force de prendre des vessies pour des lanternes, il se brûle. Il a promis l’inversement de la courbe du chômage puis a vu un retournement avant de constater un frémissement de la croissance. Il consulte les courbes économiques comme un voyant devant sa boule de cristal. Son optimiste commence à être ressenti comme du charlatanisme.  Au dernier bilan, la croissance est nulle et on nous parle même de déflation possible. Que l’on se rassure, nous dit-on paradoxalement, la France n’est pas seule à connaître de nouvelles difficultés et même l’Allemagne marque le pas.

    Sous la houlette de Schröder et de Merkel, la hausse des salaires est restée en retrait par rapport à l'évolution de la productivité allemande depuis plus de dix ans. Le débat sur une hausse des salaires a récemment été ravivé. Le patron de la Bundesbank, Jens Weidmann, a notamment estimé que les salaires avaient une marge de progression de 3 % dans un pays où, par endroits « nous sommes quasiment en situation de plein emploi ». L'Allemagne a appliqué une politique de bas salaires pendant des années, un facteur déterminant pour la compétitivité de ses entreprises. Dans une zone euro toujours en plein marasme économique, l'idée a fait son chemin chez certains Européens selon laquelle un coup de pouce aux salaires allemands profiterait à tous, en corrigeant le différentiel de compétitivité et en stimulant le pouvoir d'achat des foyers du plus grand marché de la zone. La France est coutumière d'appels du pied en ce sens, dernièrement encore de la part du président François Hollande, mais le ralentissement de l'économie allemande au deuxième trimestre contrecarre les velléités de hausses de salaires. La croissance du pays a accusé un recul de 0,2 % entre avril et juin. Dans ce contexte, le patronat allemand a déjà averti que les négociations salariales sectorielles prévues dans les prochains mois « allaient être difficiles ». De quoi tirer une leçon : le patronat ne veut jamais rien lâcher ! Il fait payer la crise et refuse de partager les profits lorsque la situation permet de le faire.

    Qu’y a-t-il de  rassurant dans cet art de déplacer encore et encore les responsabilités en nous expliquant que la crise est mondiale et qu’elle couve toujours ? C’est un peu comme le virus Ebola, la crise endémique progresse plus vite que son remède : l’austérité. Alors faudra-t-il toujours plus d’austérité ? Faudra-t-il toujours plus de bas salaires, plus de précarité, plus de cadeaux fiscaux au patronat et aux investisseurs alors que ces derniers préfèrent spéculer à court terme et exploiter le quart-monde ? C’est le cap de la compétitivité qui est maintenu par Hollande et Valls, sourds à une politique de gauche. C’est toujours l’exemple allemand qui domine l’Europe, avec ses conséquences sociales à long terme. Etre compétitif, c’est-à-dire exporter au plus bas prix, est le seul objectif au détriment des salaires et du pouvoir d’achat des Français mais aussi du service public.

    «La politique que le président de la République a décidé de mettre en œuvre nécessite du temps pour produire des résultats», déclare Valls et il ajoute : «Mais il est hors de question d'en changer. Le pacte de responsabilité et ses 41 millions de baisse du coût du travail vont véritablement entrer en œuvre maintenant».

    « Maintenant », ce mot résonne comme une trahison. « Le changement maintenant » a laissé des traces dans nos mémoires d’électeurs. Valls annonce qu’il est hors de question de changer. Dans le terme « maintenant », fallait-il comprendre « maintien » des privilèges, « main tenant plutôt que tendue » ? Le pacte de responsabilité « va entrer en œuvre maintenant » : 41 millions de baisse du coût du travail pour relancer la croissance et endiguer le chômage… Plus de 50 millions d’économies budgétaires ! Toutefois la relance dépendra de la bonne volonté du patronat dont la responsabilité sera morale mais non contractuelle.

    D’un côté on nous explique que la crise est toujours là et de l’autre que l’austérité est la seule voie responsable. On nous installe dans une fatalité qui s’éternise et dont les seules victimes sont les salariés. Le chômage est devenu un moyen de domination capitaliste. Par le chantage au chômage, les acquis sociaux sont cassés les uns après les autres.

    Le cynisme du patronat allemand, qui s’est enrichi à l’exportation sur le dos des salariés allemands, est le même que celui du patronat français. Ils bâtissent leurs empires et leurs richesses personnelles au détriment des progrès sociaux avec la complicité de gouvernants libéraux par intérêt et non par conviction politique. La porosité idéologique entre des partis comme l’UMP et le PS démontre la dérive d’une classe politique issue d’une même classe sociale. Le coût de plus en plus élevé des campagnes électorales rend les élus redevables envers leurs bienfaiteurs financiers. La crise économique et financière est une aubaine pour les plus riches qui ont intérêt a en tirer le plus de profits tout en jetant dans la précarité les travailleurs.

    L’été n’a pas apporté sa manne économique si l’on en croit les professionnels de l’industrie touristique. La croissance est atone. Le chômage à la hausse. Et la rentrée sera difficile, selon Valls ! Avec Hollande, il en portera toute la responsabilité. Des dossiers vont revenir dans l’actualité comme celui de la SNCM qui concerne la Corse et Marseille. De nouveaux plans de licenciements vont aggraver le chômage. Quelles mesures antisociales nous préparent-ils encore? Quelles nouvelles attaques contre le droit du travail et la fonction publique ? Combien de nouveaux plans sociaux ? Combien de suppressions de fonctionnaires nationaux et territoriaux ?...

    Sur le plan international, François Hollande apparaît, derrière un discours pseudo-humaniste et la multiplication des commémorations,  comme un euro-atlantiste. Ses premières prises de position dans les dossiers ukrainien et syrien ont démontré son alignement trop rapide sur la politique américaine. Par ailleurs, nous pouvons nous interroger sur la montée en puissance des Islamistes en Irak et les interventions tardives du monde dit « civilisé ». Qui arment et financent ceux que l’on nous présente comme des Barbares en train de commettre des atrocités ? Comment ont-ils pu créer un Etat ? Qui sont les plus barbares ? Les Islamistes d’Al-Qaida et de l’Etat Islamique ? Fallait-il intervenir contre les dictateurs de l’Irak et de la Lybie, en installant un chaos plus meurtrier et plus destructeur que les dictatures déchues ? Faut-il renouveler l’expérience en Syrie ? Et dans le conflit ukrainien, n’est-il pas un peu tard pour demander aux forces ukrainiennes de la retenue contre les pro-russes ? Faut-il continuer à cacher la présence de néo-nazis dans les rangs des Ukrainiens et les exactions déjà commises ? La Crimée est-elle historiquement ukrainienne ou russe ? Poutine a-t-il tous les torts ou lui prête-t-on sur toute l’Ukraine des intentions hégémoniques qu’il n’a pas ? Peut-on rester dans une attitude manichéenne dictée par des intérêts économiques ? De quel côté est le mal ? Jusqu’où va nous mener la politique américaine dans les conflits actuels ? L’Otan nous garantit-elle la paix ou nous conduit-elle à la guerre ?  La grande presse va-t-elle continuer à ne produire que de la propagande libérale et atlantiste au lieu de faire son travail d’investigation ?

    Le présent international est incertain sur tous les fronts. La rentrée sociale sera difficile ! Certes ! Elle le sera aussi pour Hollande, Valls et son gouvernement. Jusqu’à quand garderont-ils une majorité-godillot au sein du PS ? Jusqu’à quand desserviront-ils toute la Gauche en trahissant ses idéaux. Jusqu’où imposeront-ils la politique libérale de l’Allemagne et l’euro-atlantisme ?  Deux ans déjà et rien n’a changé. 2017, c’est demain et le pacte de responsabilité entre en vigueur en janvier 2015. Il restera deux ans pour qui ce pacte nous rapproche du système social allemand. Nous aurons apporté aux Allemands le Smic et ils nous auront imposé la précarité et l’austérité. Le pire est que François Hollande ne laisse qu’une alternative anti-européenne aux prochaines élections présidentielles. Il a brouillé l’image de la gauche et favorise en permanence la montée du Front National.

    Valls annonce la tempête et Hollande promet le beau temps. Le capitaine de pédalo pourrait être balayé par un tsunami électoral si l’on en croit le dernier sondage. Il continue à croire aux vertus de la dialectique mais son ramage ne se rapporte pas à son plumage. Il lui donne les allures d’un phénix aux aboies.  Finies les commémorations des grandes guerres, il ne reste que des couronnes fanées comme la rose socialiste. 

    François Hollande a fêté ses soixante ans. Il pourra prendre sa retraite en 2017 ou rejoindre Sarkozy au Barreau de Paris. Il paraît que le métier d’avocat d’affaires est financièrement largement honoré faute d’être honorable pour un ancien président. Il pourra continuer à défendre les banquiers, des patrons et autres ventrepreneurs… à moins qu’il ne préfère ouvrir un cabinet de voyance économique, faute d’avoir été un visionnaire. Le parti socialiste risque de ne pas se remettre du jospinisme et du hollandisme. Ce n’est pas un Manuel Valls et un certain nombre de Solfériniens qui réconcilieront le Parti socialiste avec la Gauche.

    Battone 

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  • jaurés_syndicat

     

    "Jean Jaurès et le syndicalisme, une pensée et une action sociale", tel était le thème la journée d’étude, co-organisée, le 17 juin, par l’Institut CGT d'histoire sociale et l'Humanité, dans une actualité qui délivre un message médiatique anti-syndical. Il y aura cent ans qu'ils ont assassiné Jean-Jaurés. Aujourd'hui c'est le syndicalisme de lutte qu'ils veulent assassiner.

    L’UMP veut interdire aux magistrats de se syndiquer pour en faire des petits soldats d’une nouvelle grande muette. La presse, qui revendique son indépendance sans l’utiliser, se fait l’écho des lobbies anti-syndicats. Il suffit de constater comment les grands médias déforment l’information à chaque grève pour monter l’opinion publique contre les grévistes. Prenons comme exemples les deux dernières grèves à la SNCF et à la SNCM.

    Un an après le déraillement de Brétigny, des experts viennent de pointer du doigt  la vétusté des chemins de fer et la presse en rajoute alors qu’elle minimisait cela lorsque les grévistes le dénonçaient. La vétusté est devenue un sujet d’actualité pour servir à un nouveau pas vers la privatisation de la société nationale. Contre les syndicats, on préfère insinuer qu’ils défendent des privilèges (qui ne sont que des droits sociaux acquis de longue lutte) et, lors des grèves, interroger les usagers mécontents.

    Le conflit à la SNCM est relaté comme un abus de grève par la CGT, alors que tous les syndicats sont solidaires, sauf la Syndicat des Travailleurs Corses pour des raisons politiques liés à son obédience nationaliste. C’est l’occasion de stigmatiser en particulier la CGT, au mépris de la réalité d’un dossier complexe dans lequel les responsabilités n’incombent pas aux syndicats mais à ce qu’ils dénoncent depuis longtemps et qui arrive à son terme : le démantèlement de la compagnie maritime nationale après une privatisation catastrophique et sous les coups de boutoir des lobbies du low cost au sein de la commission européenne. L’enjeu est de 4000 emplois menacés! Devant l’attitude du gouvernement, avant et pendant la grève, nous avons entendu un responsable de la CGT dire que Manuel Valls ne devait plus citer Jean Jaurès et que sa référence est Mme Thatcher. Il est vrai que Jean Jaurès était du côté des syndicats en lutte et non pas de celui du patronat. Il a consacré un grand nombre d’écrits et de discours au mouvement ouvrier et au syndicalisme. L’action sociale et revendicative, grève, mutualisme, coopérative, gestion ouvrière… sont pour lui sources d’inspiration et d’action pour “réaliser l’humanité. Il noua même des liens privilégiés avec la CGT de l’époque, ce qui n’est pas le cas pour Valls et Hollande.

    Lorsque les syndicats obtiennent des victoires sociales, la presse les oublie. Dernièrement, le tribunal de Certgy-Pontoise dans le Val-d'Oise a annulé ce vendredi 11 juillet 2014 l'homologation des licenciementsdes salariés du transporteur Mory-Ducros. Cette décision entraîne l'ouverture de procédures auprès du conseil des prudhommes permettant le versement de dommages et intérêts aux salariés licenciés. Par ailleurs, elle ne suspend pas la mise en œuvre du plan de sauvegarde de l'emploi (PSE), en vertu de l’accord ANI et de la loi qui a suivi. Qu’en aurait-il été sans le soutien de la CGT et de son avocat qui a défendu le collectif des mille personnes d’un plan social en concernant 2800 sur 5000 emplois ? Placée en redressement judiciaire en novembre 2013, l'entreprise a été en partie reprise par le groupe Arcole Industries, son actionnaire. Bien sûr,  le front anti-cgt de la presse ne parle que du collectif, éludant le rôle joué par le syndicat, en l'occurrence la CGT. Que penser de cet accord ANI qui permet de ne pas revenir sur les licenciements abusifs, c’est-à-dire qui a ouvert les vannes des licenciements boursiers ? A qui doit-on faire confiance ?  Certainement pas à la droite et aux Solfériniens qui n’ont de socialistes qu’une étiquette électorale. N’est-ce pas François Hollande qui, en osmose avec Florence Parisot du Médef, est à l’origine des accords ANI et de la loi antisociale qui a suivi ? La CGT n’a pas signé cet accord. Faut-il le rappeler ?

    Dans notre société vouée à la religion du libéralisme, le syndicalisme retrouve la nécessité qu’il a déjà démontrée lors de sa naissance. Sans lui, il n’y aurait eu aucune véritable avancée sociale et, sans lui, il ne peut y avoir que des reculs des droits sociaux. C’est la raison pour laquelle la presse patronale a pris pour cibles le syndicalisme de lutte, lui préférant celui acquis aux vertus des compromis qui ne sont que des jeux de dupes dans lesquels les perdants sont toujours les salariés. Le syndicalisme doit-il être apolitique, alors qu’il est un enjeu politique ? Quelle hypocrisie ! L’apolitisme, c’est l’argument d’une Droite qui exclue la Gauche. L’apolitisme est ce non-engagement qui permet aux puissants de prendre tous les pouvoirs. Que deviendra la France dans un système apolitique et abstentionniste ?

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    Il est grand temps de revoir l’histoire du syndicalisme et de ne pas se laisser endormir par une information dont le fond est la propagande patronale. Lors de son premier Congrès réuni à Genève en septembre 1866, Marx écrira à propos des syndicats : « La seule puissance sociale que possèdent les ouvriers, c'est leur nombre. La force du nombre est annulée par la désunion ». Aujourd’hui, on peut remplacer le terme « ouvrier » par le générique « salariés ».Le syndicalisme a été organisé dans l'urgence de la défense quotidienne des salariés et dans la volonté de transformation du monde. Il est à l’origine de tous les acquis sociaux dont fait partie le droit de grève, seule moyen d’action efficace lorsque le patronat et l’Etat refusent un vrai dialogue social et imposent des mascarades de concertations.

    Tout est fait pour décérébrer les masses et leur faire croire que « ceux qui défendent les droits sociaux de tous » sont les naufrageurs de l’économie. Seule une prise de conscience collective du besoin d’un renouveau syndical de lutte permettra de barrer la route à une idéologie économiquement libérale et répressive lorsqu’il s’agit de droits sociaux. Cette idéologie partage le combat contre le syndicalisme et le socialisme avec le fascisme. Il suffit d’écouter Marine Le Pen sur le sujet. Tous se réjouissent que le taux des syndiqués reste faible. Tous réclament une révision du droit du travail portant atteinte à la création des comités d’entreprise et à la représentation syndicale dans l’entreprise.

    Alors que les droits sociaux sont remis en cause, il n’est pas surprenant que le syndicalisme et le droit de grève soient attaqués. Aussi, il ne s’agit pas de lutter pour le minimum et que l’espoir fasse le reste, pour reprendre une formule de Coluche. Il s’agit de ne plus laisser diffuser sans réponse une idéologie qui veut faire des syndicats les bouc-émissaires d’une crise dont on connaît pourtant les origines. On veut faire croire que les syndicats empêchent l’essor économique pour pouvoir démanteler les dernières sociétés nationales et, plus généralement, tout un pan du secteur public. Le patronat veut le champ libre pour faire plus de profit au détriment des salaires et des prestations sociales…  Il est grand temps de redonner leur place aux syndicats combattifs dans une société qui en a un urgent besoin.

    U barbutu

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  • La-boîte-de-Pandore1

    Les abstentions gagnent du terrain et représentent un danger pour la démocratie. Que faire ? Le sénateur-maire socialiste Roland Povinelli a déposé un projet de loi avec en Article  L. 1 du code électoral est ainsi rédigé :   « Art. L. 1. – Le suffrage est direct et universel. Le vote est obligatoire. » Et en article 2 : « Après l’article L. 117-1 du code électoral, il est inséré un article L. 117-2 ainsi rédigé : « Art. L. 117-2. – Tout électeur qui, sans motif valable, n’aura pas pris part aux opérations électorales et qui n’aura pas justifié cette absence et prouvé sa bonne foi sera puni de l’amende prévue pour les contraventions de la deuxième classe.  »

    Est-ce la solution pour éviter une désertion des urnes ? Doit-on imiter la Belgique, la Suisse, la Grèce, le Liechtenstein et le Luxembourg ou encore le land autrichien de Vorarlberg alors que les Pays-Bas l’ont supprimé en 1970? 

    Certes les exemples sont loin du modèle français de la démocratie mais les élections européennes ont relancé le débat. Pour le sénateur-maire d’Allauch : « Le suffrage direct et universel est le fondement de notre démocratie et l’une des conquêtes majeures de la République et des générations de femmes et d’hommes  qui au cours des siècles se sont battues pour l’obtenir, parfois au péril de leurs vies. Le pouvoir de voter a longtemps été considéré comme le seul moyen de dégager une volonté nationale et d’esquisser les contours d’un projet républicain d’envergure ».

    Pour ce dernier, la classe politique n’est pas représentative de la population française avec seulement 3% des députés venus des 52% de Français, employés et ouvriers. Il ajoute que 82% des sénateurs et députés sont des cadres ou exercent des professions intellectuelles alors que ces catégories ne représentent que 13% de la population active. Cela expliquerait aussi les taux d’abstentions qui ne cessent d’augmenter au fil des élections.

     Ainsi la grande majorité des abstentionnistes ne se sentirait plus concernés par des élections qui seraient devenues un concours entre personnes issues des catégories professionnelles les moins nombreuses et les plus riches. Bien sûr, en tant que maire réélu depuis 1975 et sénateur depuis 2008, Monsieur Povinelli, à 73 ans, ne se sent pas concerné par son analyse socioprofessionnelle de la classe politique. Bien sûr, il ne va pas expliquer que son parti politique a quelques responsabilités dans la montée de l’abstention qui profite au Front national.   Toutefois, nous garderons de ses explications qu’une grande partie du peuple ne se reconnaît pas dans cette classe politique qui la représente pendant les campagnes électorales et l’oublie après les élections. A cet égard, François Hollande a quelques responsabilités, nous semble-t-il.

    Revenons au « vote obligatoire ». Cela suppose des sanctions et d’abord pour ceux qui ne s’inscrivent pas sur les listes électorales. Des sanctions aussi pour ceux qui ne se déplacent pas ne serait-ce que pour mettre dans l’urne un vote blanc ou nul. C’est bien sûr contraire à la liberté de ne pas voter qui est aussi un engagement politique chez certains même si ce sont les moins nombreux. Se pose ensuite le problème de la conscience politique chez les gens sui n’en ont aucune car le vote est un engagement citoyen responsable. Quel résultat apporterait le vote obligatoire si la confiance n’est pas rétablie entre l’électorat et la classe politique ? Quel changement s’opérerait en remplaçant les  par des abstentions par des votes blancs ou nuls ?  A quoi bon changer la règle si le monde politique reste ce qu’il est ? Peut-on obliger tous les Français à s’intéresser à autre chose qu’à la propagande médiatique, le sport et la téléréalité si loin de la réalité. 

    Plutôt qu’instaurer le vote obligatoire, ne doit-on pas établir de nouvelles conditions d’exercice de la démocratie ? N’est-il pas plus urgent de revenir sur les règles constitutionnelles, de redéfinir les devoirs des es élus plutôt que d’infliger des obligations et des sanctions aux électeurs ?  Le suffrage direct et universel est certes un héritage historique mais ce n’est pas ce fondement de la démocratie qui est en cause mais les conditions de son fonctionnement et l’utilisation qui en est faite par d’autres pouvoirs que le politique, ceux de l’argent et de la presse. Les abstentionnistes ne sont pas responsables des votes FN car ils n’ont pas été sensibles à la promotion dont bénéficie Marine Le Pen.

    Si la démocratie est malade, les abstentions n’en sont que le symptôme. Cacher un symptôme ne guérit pas la maladie et le mal peut continuer à progresser jusqu’à ce qu’il soit trop tard pour espérer une guérison.

    Par contre, il ne faut pas glisser sur l'abstention avec un haussement d'épaules moqueur. Les abstentionnistes  ne sont pas tous des ‘‘pêcheurs à la ligne''. Le temps ne fait rien à la chose qu’il fasse beau ou qu’il pleuve. L'abstention est surtout un rejet du système. Les abstentionnistes considèrent que le vote ne sert à rien, que ça ne change rien à leur vie.  Le vote est un droit et il doit le rester, même si l’on peut penser qu’il est aussi un devoir. En droit l’oxymoron d’un « droit-devoir » n’existe pas. Un droit peut devenir un devoir mais il n’est alors plus un droit.  Si le vote devient un devoir obligatoire et pour que cela ait un sens, il faudrait prévoir de refaire les élections tant que les votes blancs atteignent plus de 50% des suffrages exprimés, c’est-à-dire des inscrits. Autant mettre alors ce seuil aux abstentions et s’éviter une réforme impopulaire tout en préservant un droit et, dans ce cas, tout citoyen est libre de s'abstenir d'aller voter. De toute façon, toute modification des règles électorales demande une révision de la Constitution et un vote favorable avec la majorité des 3/5e des suffrages exprimés des deux chambres du Parlement réunies en Congrès. Alors, ce n’est pas pour demain !

    Pidone

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